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Etape 10 : de la Cabane de Garsan à la Cabane de Rialb

+1150m/-1050m/17,1km

Peut-être est-ce l'étape la plus difficile de cette deuxième partie de traversée. En partie parce que celle-ci est hors "Véron", en variante personnelle. L'ensemble de la journée se déroule en "freeride" : pas de balisage, des passages très techniques de pierriers, de blocs, de névés, des cols aux pentes sévères. Le plus éprouvant pour moi sera de maintenir la concentration pour nous orienter efficacement.

Même si le GPS est d'une grande utilité, il permet avant tout de donner la direction générale, mais il n'indique pas les passages praticables sur les pentes sauvages de l'Ariège.

Nous commençons la journée en remontant la Coume de Varilhes, en cherchant à plusieurs reprises à passer le torrent. Je manquerai de me faire emporter lors d'une tentative infructueuse. La montée au premier col (2350m) est incroyablement raide. La pente est herbeuse et glissante. Nous trouverons un petit troupeau de brebis en train de paître tranquillement dans le goulot final de l'ascension.

Nous aboutissons dans la Coume d'Ose et aperçevons le Col de l'Homme Mort (2520m), notre prochaine étape, dont le nom évocateur ne laisse pas indifférent. Le topo indique une traversée à flanc, mais il ne semble y avoir que des barres rocheuses à pic, peut-être serait-il plus prudent de descendre en fond de vallée pour remonter au col.

Je pense pourtant distinguer un passage dans la rocaille... Même si le passage n'est que très vaguement cairné, nous nous décidons finalement pour le passage à flanc. La pente est impressionnante et le terrain délicat : nous progressons prudemment mais à un rythme qui reste satisfaisant.

Après avoir franchi plusieurs pierriers et feinté des barres rocheuses aériennes, parfois par le chat d'une aiguille, nous arrivons sous le col de l'Homme Mort. Nous y retrouvons un couple de randonneurs, équipés à dessein en piolets et crampons, car le col est barré d'un imposant névé en travers de la pente.

Le couple semble hésiter sur le passage à emprunter. L'homme a opté pour une montée à gauche du névé, dans de la pierraille glissante où il progresse avec peine. Sa femme nous demande par où nous pensons passer. Nous choisissons de tenter notre chance par la droite, où le terrain est plus terreux, probablement plus stable.

Peut-être pourrons-nous atteindre le col sans passer dans la neige en nous frayant un passage le long de l'arête rocheuse qui borde le névé.

Malheureusement le passage est trop étroit.

Malgré l'absence de crampons c'est donc parti pour une traversée du névé, d'abord de droite à gauche, à flanc, puis de gauche à droite, en coupant la pente sur sa diagonale. Une fois en haut nous retrouvons un passage à flanc qui nous conduit sur un éperon qui s'aplanit.

Nous nous installons pour déjeuner dans du gispet, ces herbes hautes et piquantes caractéristiques des Pyrénées. A peine le repas commencé, le ciel se charge de nuages et nous entendons tonner au loin. Pas de sieste aujourd'hui : mieux vaut avancer plutôt que de risquer l'orage. Las ! Peu après nous sentons les premières gouttes et l'orage se rapprocher.

Il nous faut une bonne heure pour atteindre le port de Banyell (2500m) où nous prenons une grêle nourrie et quelques flashs d'éclairs. Je repère sur le GPS une cabane 500 mètres en contrebas, versant andorran. Nous renonçons à notre itinéraire, qui restait sur le versant français en passant par la crête d'Arial pour aller à l'étang du Rouch puis au refuge de l'étang Fourcat. L'urgence est de se mettre à l'abri.

Montée dans la Coume de Varilhes et arrivée dans la Coume d'Ose avec vue sur le Col de l'Homme Mort, auquel on accède en traversant la barre rocheuse à flanc

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