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Etape 4 : d'Amélie-les-Bains à la Cabane des Cortalets

+2050m/-300m/34,8km

La matinée est composée de plusieurs pistes forestières, qui serpentent entre d'anciennes mines de fer.

Amélie est à 210m d'altitude et notre étape prévoit initialement une arrivée au refuge de Batère situé à 1470m. La montée s'effectue par paliers. Nous quittons la cité thermale par un de ses quartiers dénommé "Héliopolis".

Entre les pistes nous coupons parfois par des portions de hors-sentier. Certaines séquences sont délicates, avec une végétation touffue qui ralentit notre ascension. Nous passons le col de la Redoute (875m), puis le col de Formentère (1133m) pour arriver à la tour de Batère (1400m). Cette petite tour à signaux du XIVe siècle domine le Haut-Vallespir. Nous déjeunons finalement au refuge de Batère, un ancien bâtiment minier partiellement réhabilité. Quelques personnes sont assises en terrasse, randonneurs ou promeneurs, le refuge étant accessible par la route. Nous accompagnons nos sandwichs d'une généreuse planche de charcuterie et de quelques bières bien fraîches.

Comme il est tôt, nous étudions les possibilités de conserver notre avance en prolongeant l'étape. Notre topo prévoit un passage sur les crêtes de la Serra del Roc Nègre, où il y a peu d'endroits pour bivouaquer et peu de points d'eau. Il semble cependant possible d'atteindre les Gourgs de Cady assez rapidement depuis les crêtes, ce qui permet d'éviter un important détour par le pic du Canigou. Alors que nous nous apprêtons à partir sur les crêtes, le gérant s'enquiert de notre programme. Il bondit en nous conjurant de ne pas nous y rendre : les nuages s'y amoncellent déjà et le risque d'orage est fort. Si l'itinéraire est simple par beau temps, il peut virer au cauchemar par de mauvaises conditions.

Le jeune homme nous conseille alors une alternative intéressante par "la carnisseria" (boucherie en catalan). Au niveau de ce lieu-dit facile d'accès par le GR10 il est possible de bivouaquer, avec de l'eau, pour emprunter le lendemain un chemin de berger (absent de nos cartes) permettant de rejoindre notre itinéraire de crête. Un peu déçus d'amender l'itinéraire mais convaincus par les arguments de l'autochtone, nous partons pour la "carnisseria".

Le chemin est "roulant" après le refuge de Batère, même si l'ascension du col de la Cirère (1731m) tire un peu après les bières du midi. Nous franchissons plusieurs petits cours d'eau avant d'arriver à la fameuse "carnisseria". Là, nous trouvons un site humide, quasiment sous un torrent ; le relief laisse à peine un ou deux espaces dans lesquels on pourrait imaginer coincer la tente. Le lieu parfait pour un bivouac misérable.

Nous avons marché plusieurs heures depuis le refuge, sans faire de sieste vu le temps menaçant. L'épuisement nous guette. Impossible de distinguer un quelconque chemin de berger dans la pente raide et encombrée de rocs et d'herbes hautes. Nous n'avons guère le choix, il va falloir avancer sur le GR pour trouver un bivouac digne de ce nom. Cela nous conduit droit au détour redouté, par le Canigou.

Heureusement la fin de journée sera illuminée par la découverte inattendue d'une petite cabane en parfait état, située sous le Ras dels Cortalets, qui nous permet d'éviter la foule du chalet des Cortalets situé un peu plus haut. Le lieu est idyllique, inutile de monter la tente ce soir ; tant mieux car il est déjà 19h passé. Avec plus de 2000 m de dénivelé positif et près de 35 km, cette étape appelle un repos largement mérité !

Tour de Batère, Refuge de Batère, Mines de Batère et Cabane des Cortalets.

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