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Etape 5 : de la Cabane des Cortalets aux Clots

+1350m/-1400m/28,5km

Après une excellente nuit dans la cabane située à 2000m, nous partons à 6h, au lever du jour, pour grimper le pic du Canigou (2784m), sommet catalan emblématique des Pyrénées Orientales. Nous croisons quelques isards - des chamois des Pyrénées - sur le sentier. Cette montée à la fraîche et par beau temps est vraiment agréable.

Nous ne croisons presque personne avant d'atteindre le sommet à 8h00, où sont présents une jeune espagnole et deux randonneurs germaniques. Si la montée par l'arête nord ne présente aucune difficulté, la descente dans la combe sud passe par une vertigineuse cheminée, que nous franchissons avec prudence.

Nous laissons la porteille de Valmanya (2591m) sur notre gauche pour nous diriger vers les Gourgs de Cady afin de récupérer le chemin de crête que nous visions depuis Batère. La porteille qui permet d'accéder aux crêtes est particulièrement raide et barrée d'un petit névé que nous évitons. Nous débouchons sous le Puig dels Tres Vents et prenons les crêtes vers le Puig Roja (2724m). Les conditions sont bonnes, mais les crêtes ne sont pas balisées et sont très raides, certains versants sont clairement impraticables.

Nous progressons lentement sur la ligne de crête. Je suis autant que possible les cairns épisodiques, mais la crête est très accidentée : il faut parfois la contourner par la gauche, d'autres fois par la droite. Lors d'un contournement à flanc nous nous engageons dans une combe menaçante sur un terrain friable, sans trouver d'itinéraire satisfaisant.

Il nous faudra tâtonner pendant plus de vingt longues minutes avant de retrouver notre chemin sur la ligne de crête. Ces minutes seront particulièrement éprouvantes, même si la suite du parcours de crêtes se fera sans autre difficulté, avec le franchissement du Pic des Sept Hommes (2661m) et du Roc de l'Aigle.

Lors du déjeuner à l'abri du Pla Guilhem, le moral est un peu atteint : nous manquons d'eau et avons pris pas mal de retard. Sans eau, il est de plus hasardeux de poursuivre l'itinéraire de crête. Atteindre le refuge le plus proche, Mariailles, nécessite de s'écarter de l'itinéraire et de perdre alors une journée complète. Nous étions pourtant en avance, jusqu'à ce que le gérant de Batère nous envoie à la boucherie !

Alors que nous nous sommes résolus à gagner Mariailles, je rêvasse devant la carte du topo de VERON. C'est alors que j'identifie une piste que je n'avais pas vue jusqu'ici, qui tire droit vers l'ouest, évite les crêtes et débouche sur des cabanes et de l'eau. C'est inespéré pour limiter notre retard, même si c'est deux fois plus loin que Mariailles.

Nous trouvons finalement une fontaine très discrète en quittant l'immensité du Pla Guilhem. Nous n'arrivons aux Clots qu'à 19h30, une des cabanes visées, la cabane Da Silva, est privatisée en mode rosé-barbecue et il a fallu prolonger hors sentier, sans trace GPS, par un chemin de berger peu emprunté.

Nous plantons la tente à côté d'un abri du néolithique, à proximité d'une source. Nous sommes éreintés ; mon équipier renverse la popote avec le repas du soir à l'intérieur. Heureusement, il nous reste encore de quoi faire un repas. Vu les circonstances, je propose que la journée du lendemain soit consacrée à la récupération en assumant un jour de retard sur le programme.

Pic du Canigou, Crête des 7 Hommes et Cabane du Pla Guilhem

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